Au programme aujourd'hui, un accord pas raccord du tout, un fermeture éclair et une ligne de conduite qui nous a poussés à ne pas nous tenir à carreaux.

Allez, pour faire court , et peu banal finalement , je vous explique.

L'inspection académique a annoncé en début de semaine la fermeture d'une classe de notre petite école de village.

Comme les "deuzan" inscrits ne comptent pas dans les statistiques , il manque une dizaine d'élèves. Or, ce qui fait la force de cette école, en autres, ce sont ces deux classes à petits effectifs, le CP et le CE1, qui font que quelque soit leur niveau, tous les enfants savent lire à la fin du CE1.

Supprimer une classe en septembre , cela veut dire qu'à plus ou moins court terme, il ne sera plus possible d'inscrire de nouveaux enfants venant des communes avoisinantes. Plus possible non plus d'accueillir les enfants différents, comme J. ou M. qui viennent avec leur AVS, et qui trouvent leur place parce que les maîtresses parviennent à leur donner un peu plus de temps . Alors dans un an ou deux c'est une autre classe que l'on fermera, et puis une autre ... Et si on ferme l'école de Bellaing, on tue le village.

Et pourtant, les enfants sont déjà à plus de trente par classe en maternelle .

Alors pourquoi?

Physiquement, il y a bien deux écoles distantes de près d'un kilomètre, mais voilà, administrativement, c'est une seule école, les enfants sont donc comptés globalement. Et ils ne sont pas assez . A une dizaine près.

On ne peut pas tout comprendre, certes. La logique comptable nous échappe aussi un peu, sans doute. La messe est dite, aussi. Et notre indignation ne changera pas grand chose, ça se peut. N'empêche, derrière les chiffres et les statistiques, il y a ces six femmes qui donnent le meilleur d'elles-mêmes pour nos enfants, qui leur offrent une instruction de qualité et qui savent faire progresser chacun à son rythme. Comment feront-elles avec cinq ou six élèves de plus dans chaque classe? Laquelle, va devoir partir?

Protester contre cette fermeture, c'est aussi parler de tout ce que les chiffres ne montrent pas.

C'est pour cela que ce matin, les parents grands-parents, nounous, taties et autres villageois étaient venus bloquer l'école et chanter avec les enfants " touche pas mon école, touche pas mon CP, touche pas ma maîtresse".

Fin de la parenthèse.

Avec tout ça j'ai pas cousu un point cette semaine.

Feignasse, va!

Une fois n'est pas couture

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